Séminaire Nancy – Lisa Kerdelhué (Banque de France)

Résumé : Cet article cherche à déterminer dans quelle mesure les exigences en capital des banques permettent d’assurer la résilience de l’économie dans un contexte de resserrement monétaire. Nous construisons un nouveau modèle keynésien, avec des défauts coûteux pour les banques, les ménages et les entreprises, et nous l’estimons sur des données de la zone euro entre 2003 et 2019. Nous étudions ensuite la propagation d’un choc de coût le long des variables financières et selon deux scénarios : une normalisation monétaire standard et un atterrissage brutal. Nous montrons que les deux scénarios sont susceptibles d’affecter sévèrement l’économie. Nous calculons ensuite les exigences optimales en matière de capital. Nous montrons que les exigences optimales en matière de capital n’interfèrent pas avec la politique monétaire dans le cas d’une normalisation standard, tandis que le fait d’avoir atteint la cible optimale permet d’atténuer considérablement les effets d’un atterrissage brutal si les risques de taux d’intérêt sont supportés par les banques. Cela signifie que les exigences de fonds propres sont complémentaires à la politique monétaire, dans la mesure où elles donnent plus de marge de manœuvre à l’autorité monétaire.