Pensées économiques européennes de l’héritage au XXème siècle
Le 05/06/2025
Toute la journée
Détails de l'événement :
APPEL À COMMUNICATIONS
Cette journée d’étude s’inscrit dans le cadre de l’Institut Thématique Interdisciplinaire MAKErS du programme ITI 2021-2028 de l’Université de Strasbourg, du CNRS et de l’INSERM. Il bénéficie du soutien financier de l’IdEx Unistra (ANR-10-IDEX-0002), et du/de(s) financement(s) au titre du Programme Investissement d’Avenir dans le cadre du/des projets SFRI-STRAT’US (ANR-20-SFRI-0012)
Elle est organisée en partenariat avec l’Université de Caen-Normandie et le programme ANR PHILHERIT (Philosophie de l’héritage) porté par Mélanie Plouviez (Université Côte d’Azur).
L’idée de cette journée d’étude est de servir de prélude à un colloque en 2026 autour de la thématique de l’héritage dans l’histoire de la pensée économique du XXe siècle.
La question de l’héritage connaît depuis quelques années un regain d’intérêt dans le débat public, comme lors de la dernière campagne présidentielle en France, mais également auprès des économistes et des chercheurs en sciences sociales, depuis notamment les travaux de Piketty qui ont mis en évidence le “retour de l’héritage” (Piketty 2013) mais aussi ceux de Beckert qui mettent en exergue les risques politiques de la concentration des richesses dans une société démocratique (Beckert 2008).
Dans leur sillage, les travaux sont aujourd’hui foisonnants : sur le lien entre héritage et inégalités, les travaux de Adermon et al. (2018) dans le cas de la Suède, ou bien ceux de Boserup et al. (2016) dans le cas du Danemark, montrent que l’héritage explique la corrélation observée entre générations des niveaux de patrimoine. En France, on peut citer les travaux de Frémeaux (2018) ou le récent rapport du Conseil d’Analyse Economique (Dherbécourt et al. 2021). L’OCDE s’est également emparée de la question (OECD 2021). Ces débats ont d’ailleurs donné lieu récemment à des propositions normatives (Blanchard et Tirole 2021; Masson 2023) dont l’originalité en regard de l’histoire des idées reste à évaluer.
Pourtant, en histoire de la pensée économique, cette question a longtemps été ignorée. Et force est de constater que, malgré l’impulsion donnée ces dernières années par les travaux de Erreygers et de ses co-auteurs (Erreygers et Vandevelde 1997; Erreygers et Di Bartolomeo 2007; Erreygers et Cunliffe 2013), on ne peut pas réellement noter un engouement pour cette thématique. Seuls quelques articles ont été depuis publiés dans les grandes revues internationales d’histoire de la pensée économique (Steiner 2008; Silvant 2015). En outre, ces travaux d’histoire de la pensée économique sont tous cantonnés à l’étude des XVIIIe, XIXe et tout début XXe siècles.
Cette journée d’étude se propose ainsi de combler le manque criant d’études en histoire de la pensée économique sur l’héritage au XXe siècle en se focalisant sur le cas européen. Quelles sont les positions des économistes européens (et plus généralement des penseurs en sciences sociales) au XXe siècle sur l’héritage ? Débattent-ils entre eux et avec leurs confrères extra-européens ? Proposent-ils des réformes de l’imposition de l’héritage et de quelle nature ? Quelle influence ont-ils eu sur les politiques publiques européennes ayant trait à la question de l’héritage ? Les économistes se revendiquant du libéralisme reproduisent-ils le paradoxe de leurs prédécesseurs du XIXe s., à savoir défendre simultanément la réussite individuelle et la transmission familiale de l’héritage ? Ou est-ce que, avec l’avènement de la notion de méritocratie au XXe siècle (Young 1958; Gotman 2006), hériter et mériter seraient devenus antinomiques dans leur pensée ? Quelle vision de l’héritage avaient les penseurs et économistes dits “néolibéraux” ? La journée d’étude vise à apporter des éléments de réponse à ces différentes questions et à étudier l’évolution du droit et des politiques publiques ainsi que l’impact ou non des écrits des économistes sur ces évolutions.
Cette conférence se veut résolument multidisciplinaire. Les propositions d’économistes, d’historiens, de sociologues, de politistes, de juristes et de philosophes sont les bienvenues.
SOUMISSIONS
Les chercheurs intéressés doivent adresser un résumé (400 à 600 mots) de leur projet de communication en français ou en anglais, avec 3 à 5 mots clés, avant le 28 février 2025 aux adresses électroniques suivantes : philippe.gillig@unistra.fr, benoit.walraevens@unicaen.fr
FRAIS D’INSCRIPTION : Nuls
Chaque intervenant doit essayer de financer son trajet et son hébergement éventuel avec l’aide de son laboratoire ou établissement de recherche. Nous prendrons en charge les repas et pause café sur place. Si des fonds restent disponibles, nous essayerons de rembourser une partie des déplacements.
LIEU
La conférence aura lieu au Pôle Européen de Gestion et d’Economie (PEGE) de l’Université de Strasbourg, 61 avenue de la Forêt-Noire, Strasbourg, France.
COMITÉ D’ORGANISATION
Philippe GILLIG, BETA, Université de Strasbourg
Benoît WALRAEVENS, CREM, Université de Caen-Normandie
NUMÉRO DE REVUE
Une sélection d’articles présentées lors de cette journée pourra faire l’objet d’une publication dans un numéro spécial de revue.
DATES IMPORTANTES
- Novembre 2024 : Lancement de l’appel à contributions
- 28 février 2025 : Fin de l’appel à contributions
- Fin mars 2025 : Réponse aux candidats
- Fin avril 2025 : Établissement du programme définitif
- Jeudi 5 juin 2025 : Journée d’étude au BETA
Appel à communications disponible en pdf ici.