Séminaire NANCY – Stefano Bosi (Université Paris-Saclay)
Le 12/11/2024
De 11:00 à 12:30
Détails de l'événement :
Titre : Le réchauffement climatique et la montée du populisme, co-écrit avec David Desmarchelier
Résumé : Le présent document développe un cadre unifié au croisement de l’économie, des sciences politiques et environnementales et, d’une certaine manière, de l’épidémiologie. Le populisme est assimilé au climato-scepticisme et est considéré comme une opinion qui se répand dans la population. S’inspirant des modèles compartimentaux en épidémiologie, la population est divisée en deux groupes qui interagissent l’un avec l’autre : les sceptiques à l’égard du changement climatique (c’est-à-dire les populistes) et les écologistes. Ce bloc politique est intégré dans un modèle Ramsey-Cass-Koopmans dans lequel une externalité de pollution est supposée provenir de la production. Une taxe pigouvienne est introduite pour financer les dépenses de dépollution conformément à une règle d’équilibre budgétaire. Pour tenir compte des pressions exercées par les populistes en faveur de la suppression des politiques environnementales, le taux de l’écotaxe est affecté négativement par la proportion de sceptiques dans la population. L’étude de ce cadre unifié révèle un résultat intéressant : le populisme permet d’observer l’apparition d’un cycle limite stable, par une bifurcation de Hopf, autour de l’état d’équilibre de l’économie, quel que soit l’effet de la pollution sur l’utilité marginale de la consommation, alors qu’un tel résultat ne se produit qu’en cas d’effet positif sans populisme. En d’autres termes, le populisme exacerbe la volatilité induite par la pollution et, même si les populistes de droite accordent une forte priorité aux questions économiques, ils doivent soutenir les politiques environnementales plutôt que de les rejeter.