Soutenance de thèse de Sandrine Brèteau-Amores
Le 27/11/2020
De 13:30 à 15:30
Détails de l'événement :
Intitulé : « Analyse économique des stratégies d’adaptation face au risque de dépérissement induit par la sécheresse en forêt : bilan financier et/ou bilan carbone »
Directrice : Marielle BRUNETTE (INRAE, BETA,
Co-directeur : Pablo ANDRÉS DOMENECH AgroParisTech , BETA, Nancy).
Jury :
Stéphane COUTURE ( MIAT, Castanet Tolosan) Rapporteur
Mabel TIDBALL ( CEE M, Montpellier) Rapporteur
Sandrine SPAETER LOEHRER (Université de Strasbourg, BETA Examinateur
Rubén MANSO (Forest Research NRS, Roslin, Ecosse) Examinateur
Hervé COCHARD ( PIAF, Clermont Ferrand) Président
Résumé de la thèse :
Les forêts sont des écosystèmes qui jouent un rôle important dans l’adaptation de la société au changement climatique. Elles fournissent des services écosystémiques qui contribuent au bien-être humain et réduisent la vulnérabilité sociale. Or, le rythme du changement climatique s’accélère, en provoquant l’augmentation de la fréquence, de la durée et de l’intensité des événements naturels, notamment des épisodes de sécheresse extrême. En France, les épisodes de sécheresse extrême de 1976, 2003 et 2018 ont causé d’importants dommages à la forêt, à la fois immédiatement mais aussi durant plusieurs années. Les propriétaires privés peuvent protéger leurs forêts grâce à de multiples stratégies d’adaptation. Différentes stratégies d’adaptation basées sur la gestion forestière sont recommandées afin d’améliorer l’efficacité de la consommation d’eau du peuplement forestier et donc sa résistance au risque sécheresse. Le partage des risques peut être une autre option via l’assurance pour la couverture des pertes économiques. Quatre types de stratégies d’adaptation ont été testés et comparés d’un point de vue économique dans cette thèse : l’adaptation incrémentale (réduction de la durée de la révolution et réduction de la densité du peuplement), l’adaptation transitoire (diversification de la composition et de la structure) et l’adaptation transformante (substitution d’espèces) basées sur la gestion forestière, ainsi que de l’adaptation basée sur les mécanismes de marché (assurance indicielle). Pour cela, les données de sortie de modèles de croissance forestière ont servi de données d’entrée à l’approche économique. Un modèle d’assurance indicielle a aussi été développé et simulé. Pour les études de cas considérées et sous certaines hypothèses, cette thèse a donc fourni les principaux résultats suivants. Premièrement, les résultats ont prouvé que l’adaptation est pertinente pour faire face au risque de dépérissement des forêts induit par la sécheresse, qu’elle soit basée sur la gestion forestière ou sur les mécanismes de marché. Deuxièmement, la combinaison de stratégies d’adaptation basées sur la gestion forestière s’est révélée être un moyen pertinent pour adapter les forêts. La combinaison de différentes stratégies peut donc être plus bénéfique pour le propriétaire forestier que d’établir chaque stratégie séparément. Cependant, toutes les options d’adaptation ne semblent pas pertinentes, correspondant à une mauvaise adaptation. Dans le même ordre d’idées, si l’assurance forestière contre le risque de dépérissement induit par la sécheresse reste une option, le faible gain des contrats actuels peut ne pas apparaître suffisant pour inciter les propriétaires forestiers à adopter ces dits contrats.
Mots-clés : Forêt ; Adaptation ; Sécheresse ; Carbone ; Economie ; Risque.
Abstract of the PhD thesis:
Forests are ecosystems that play an important role in the adaptation of the society to climate change. They provide ecosystem services that contribute to human well-being and reduce social vulnerability. Presently, the pace of climate change is accelerating too fast for the natural and spontaneous forest adaptation process to offset many negative impacts of climate-induced changes, such as increased frequency, duration, and intensity of mean and extreme natural events like severe drought events. In France, the extreme drought events of 1976, 2003 and 2018 caused great damage to the forest, both immediately and long after the drought episodes. Private owners can protect their forests through adaptation strategies. Different management-based adaptation strategies are recommended in order to improve the water consumption efficiency of the forest stand and thus its resistance to drought risk. Market-based strategies may be another option. Four types of adaptation strategies were tested and compared, from an economic perspective, in this thesis. These are: incremental (reduction of rotation length and reduction of stand density), transitional (composition diversification and structure diversification) and transformational (species substitution) management-based adaptation as well as a market-based adaptation (index-based insurance). For that purpose, outputs from forest growth models were used as inputs for forest economics analysis, and an index-based insurance model was developed and simulated. The main results of this thesis, for the considered case studies and under some assumptions, can be summarized as follows. First, the results proved that adaptation is a relevant strategy to mitigate drought-induced risk of dieback by the implementation of either management-based adaptation or market-based adaptation. Second, combining different management-based adaptation strategies appeared as a relevant way to adapt forests in a context of an increasing drought-induced risk of forest dieback. Indeed, the combination of different strategies was found to be more beneficial for the forest owner than each strategy implemented separately. However, not all adaptation options appeared effective, i.e., maladaptation. Finally, while forest insurance contracts covering drought-induced risk of forest dieback could be a relevant market-based option, small gains associated with current contracts are likely to prevent forest owners from adopting such insurance products.
Keywords: Forest; Adaptation; Drought; Carbon; Economics; Risk.